Websense avale SurfControl
Websense, connu notamment pour ses solutions de
filtrage d'URL, annonce le rachat de SurfControl, son
principal concurrent. Derrière cette acquisition se profile la course aux
services externalisés : SurfControl venait de racheter
Blackspider, un fournisseur européen de messagerie
sécurisée "As a Service" concurrent de MessageLabs
et consorts.

Websense s'offre SurfControl, son principal concurrent, pour 400 millions de
dollars en cash. L'opération pourrait passer pour une simple consolidation sur
le marché du filtrage d'URL, mais elle va bien entendu au delà : elle confirme
avant tout les ambitions de Websense de s'étendre à la
fois vers le marché des services externalisés et sur le poste de travail.
Accessoirement elle l'aide aussi à troquer son image de spécialiste du filtrage
d'URL pour celle, plus seyante, d'un acteur un peu plus généraliste de la
sécurité. Un acteur présent à la fois sur la passerelle et sur le poste de
travail, et cela tant au niveau des menaces web que des spams
et des codes malicieux.
Outre la tranquillité d'un concurrent en moins et une base de clients en plus, Websense s'offre ainsi avec SurfControl
un portefeuille de technologies.
La première, et probablement celle qui a pesé le plus dans la décision du
rachat : Blackspider, un fournisseur de
messagerie sécurisée concurrent des MessageLabs et
autres Postini. Websense,
par l'intermédiaire de son nouveau CEO Gene Hodges
(ex McAfee), avait indiqué vouloir se rapprocher des services, dont acte.
Spywares, anti-spam et HIPS
Mais l'éditeur récupère aussi d'autres technologies savoureuses. Celle d'Apreo par exemple, un anti-spyware
racheté en 2005. Et c'est bien vu, car aujourd'hui, lorsqu'on souhaite devenir
un acteur (plus) généraliste de la sécurité, cela ne fait pas de mal d'avoir un
"vrai" antispyware au catalogue, comme
l'ont bien compris Trend Micro (avec le rachat d'InterMute), CA (PestPatrol) ou Microsoft (GIANT).
Websense rafle aussi les différentes briques
intégrées à l'offre Enterprise Protection Suite de SurfControl.
Déclinée pour la protection de l'email, du web et des postes de travail, cette
dernière ne sera bien entendu pas entièrement utile à Websense,
dont les solutions de coeur de métier sont souvent
redondantes (filtrage d'URL, catégorisation des sites, détermination des
contenus malicieux qu'ils peuvent héberger, etc...).
En revanche sur la partie filtrage d'emails (nettoyage des virus, des pièces
jointes) et - surtout - sur le poste de travail, Websense
décroche des pépites fort utiles.
L'éditeur, qui n'a jusqu'à présent fait que des premiers pas timides sur le
poste de travail, reconnaît pourtant lorgner du côté des HIPS (Host-based Intrusion Prevention
Systems). Et il s'agit d'un monde radicalement différent de celui du filtrage
d'URL. Un rachat vaut toujours mieux dans ces conditions qu'un développement,
tellement la prévention des intrusion est un métier à
part. Websense récupère ainsi un outil relativement
crédible sur le poste de travail, capable notamment d'empêcher l'exécution des
binaires non-autorisés (exeWatch) et les
écritures illégitimes sur le disque (WriteWatch).